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Psy29 - Art & Psy, un lieu dédié à la psychanalyse du seuil et à l’exploration des liens profonds entre l’art et l’inconscient. Parrainé par le

Cercle Franco-Autrichien de Psychanalyse (assoc. 1901)

Bullæ Restæ

— Une archive du seuil

1er mai -1er septembre 2025

 

Il arrive qu’une séance d’analyse laisse une trace qui ne peut être reprise.

Pas une interprétation, pas un concept :

une brûlure ténue, un passage ressenti mais irréductible,

quelque chose qui a eu lieu —

et qui ne demande ni lecture, ni mémoire, ni commentaire.

La psychanalyse du Seuil prend ces moments au sérieux.

 

Elle cherche à les inscrire sans les réduire.

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Résumé

Du 1er mai au 1er septembre 2025, le cabinet de psychanalyse Art & Psy, situé à Pont-Aven (France) fait à appel à projet artistique sur une série d’œuvres nommées Bullae Restae.

Création d’objets creux, scellés, destinés à accueillir une trace réelle, concrète, d’un processus psychanalytique. 

Œuvre rituelle, double, l’une offerte à l’analysant, l’autre destinée au marché de l’art, mêlant ainsi reliques d’un passage intime et art actuel. 

Contact : 

Fabrice Laudrin, cabinet Art & Psy, 8 rue de Rozambidou, 29930 Pont-Aven, France.

Whatsapp : + 33 6 95 32 27 97

Courriel : psyhorslesmurs@gmail.com

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Présentation des commanditaires

Cet appel à projet artistique est commandité par le Cercle Franco-Autrichien de Psychanalyse, une association loi 1901, créée en 2006. Elle a pour vocation la recherche clinique en psychanalyse.

Le CFAP est composé principalement de psychanalystes oeuvrant en cabinets privés et dédiant une partie de leurs temps bénévolement aux avancées cliniques liées aux problématiques de recherches de l’association.

A Pont-Aven (29, France), le cabinet de psychanalyse Art & Psy est une émanation directe de cette association. Piloté actuellemnt par Fabrice Laudrin, psychanalyste et président du CFAP.

Ce cabinet est en charge de mener les recherches et les expérimentations cliniques liées à la Psychanalyse du Seuil.

Cet appel à projet artistique est l’une des voies adoptées à l’exploration et au développement de ce courant de la psychanalyse.

Fabrice Laudrin (FRA), psychanalyste et Karl Morysidès (AUT), psychiatre, sont les fondateurs de cette psychanalyse.

Fabrice Laudrin mène une double carrière. Il intervient en tant qu’ archéologue, tant en Europe, qu’au Proche-Orient et en Haute-Asie, en parallèle de ses fonctions de psychanalyste attaché à la pensée trans-culturelle. 

Le site internet présentant les avancées de la psychanalyse du seuil est : www.psy29.com
 

Bullæ Restæ
— Une archive du seuil

1. La psychanalyse du Seuil 
— Une orientation

La psychanalyse du Seuil est née au milieu des années 2010 à la croisée de plusieurs pratiques cliniques, esthétiques et philosophiques.

En gestation dans la pratique du Cercle Franco-Autrichien de Psychanalyse, soutenue par Fabrice Laudrin  (France) et Karl Morysidès (Autriche), elle s’est développée à partir d’un questionnement simple mais radical :

Que faire aujourd’hui d’une psychanalyse
historique, pensée principalement sur la division
du sujet, structurée essentiellement 
sur le manque ?


Etat des lieux

Depuis Freud, la psychanalyse a toujours pensé le sujet comme divisé (Surmoi, Moi, Ça), structuré par ce qui lui manque et animé par un désir jamais totalement comblé. 


Avec Lacan, cette structure s’est précisée autour de trois registres fondamentaux : le Réel, le Symbolique et l’Imaginaire. Ce triptyque a permis d’élaborer une lecture fine du psychisme, où chaque dimension éclaire les zones d’ombre du sujet. 

Cependant, l’homme actuel n’est plus celui de Lacan, encore moins celui de Freud. Il est devenu fragmenté, traversé par des temporalités multiples, immergé dans des expériences hybrides, où le corps se trouve parfois en porte-à-faux avec ses représentations numériques, où les repères symboliques vacillent, et où le Réel lui-même se dérobe. Dans ce contexte, les catégories classiques du triptyque lacanien (Réel, Symbolique, Imaginaire), bien qu’encore essentielles, montrent leurs limites. Elles sont très loin d’être dépassée, mais nécessitent à être prolongées. Ce qui manque à ces lectures tripartites, c’est un espace dynamique, une articulation entre ces registres, un lieu où les états se rencontrent sans se réduire les uns aux autres. Ce lieu, c’est le Seuil. 

Définition du Seuil

Le Seuil désigne cet instant et ce lieu psychique où quelque chose a eu lieu, mais ne peut être repris, appréhendé à nouveau. Une modification du rapport au monde, au corps, au temps, qui laisse une empreinte sans concept.

C’est cette empreinte que la psychanalyse du Seuil cherche à accueillir, inscrire, sans jamais la réduire.

Elle s’inspire du travail de Freud sur le rêve, de Merleau-Ponty sur le visible et l’invisible, de Derrida sur l’archive, et de Camus sur l’absurde.

Hypothèse de Travail

Prenant comme hypothèse de travail que les multiples évolutions et involutions de l’art occidental depuis la fin du XIXème siècle est le meilleur laboratoire pour saisir ces seuils. Il a été décidé de confronter et d’affiner la théorie de la psychanalyse du Seuil sur des travaux artistiques internationalement préhensibles et dotés d’un appareil critique fortement établi, partagé et contradictoire. 

Elle s’est notamment appuyée et exercée, sur des œuvres où le seuil est visiblement incarné :
– le Carré noir de Malevitch,
– les Cercles d’Olivier Mosset,
– les disparitions de Roman Opalka,
– ou les bleus rituels de Klein.

Mise en œuvre

Cette orientation a d’abord donné naissance à un site : www.psy29.com

Ce site est à la fois la vitrine active de l’état de la recherche sur la psychanalyse du Seuil, mais aussi un nécessaire miroir de retour, la surface sur laquelle la réflexion est possible, ouverte, hors du cabinet, hors du transfert analysant-analysé.

Chaque texte publié y engage une clinique réelle, un seuil éprouvé, un fragment d’analyse réinscrit dans la langue. 

Fin 2024, les deux fondateurs de la psychanalyse du Seuil ont émis le besoin de fixer l’état de la recherche. 

Le manifeste fondateur est disponible à www.psy29.com/post/le-seuil-une-nouvelle-psychanalyse-pour-l-art-contemporain
 
La structure fondamentale posée et accessible, les protocoles de confrontation à l’art actuel éprouvés, il devenait nécessaire de revenir à la clinique même, objectif initial de la psychanalyse du Seuil.


L’appel à projet

L’appel à projet Bullae Restae, est l’un des chemins vers ce retour, la voie la plus belle et la plus audacieuse à nos yeux. Elle consiste en la matérialisation d’un seuil psychique magnifié par l’art.

Cette voie est la plus dense et la plus exigeante : 

Comment inscrire, graver, conserver, ces restes essentiels de travail analytique et leur dynamique de pratique en cabinet ? 

Comment ne pas l’expliquer à l’Autre tout en le partageant ? 

Comment faire matériellement sien, transmettre, le seuil sans le rendre visible ?

Comment garder le souvenir et l’expérience de la densité relative et du prix payé pour un tel passage de seuil ? 

Comment en tirer fierté, sans s’exposer ?

Il s’est avéré que la seule trace matérielle de ce passage est le verbatim de séance rédigé par le psychanalyste. 

Que le seul moyen matériel de conserver le contexte est d’emporter un morceau du cabinet, comme il est tentant de glisser dans sa poche une pierre du Parthénon pendant sa visite. 

Que le seul moyen de conserver trace discrète et évidente de l’identité des acteurs de ce passage (analysant, analysé) est de conserver l’ADN de chacun. Déposer la mémoire de la date du jour de l’acte s’avère également essentiel. 

Enfin, dans notre pratique clinique, il s’est avéré bien souvent qu’un objet, si minuscule soit-il, accompagne l’analyse et serve de point de retour rassurant, de réancrage temporaire. 

L’idée est donc que ces Bullae conservent précieusement cette mesure du passage, ou du non-passage,  du Seuil : 

Le verbatim, original et unique, de séance est brulé par l’analysé, seule ses cendres plus ou moins calcinées, tout au moins illisibles, prennent place dans la Bulla.

L’analysé choisit de découper un morceau du tissu des rideaux qui isolent le cabinet du reste du monde ou des coussins du sofa sur lequel il s’est offert à lui-même, voire une page d’un des auteurs classiques inspirant la psychanalyse du Seuil composant la bibliothèque du cabinet. Cet extrait contextuel rejoint également la Bulla.

L’analysant et l’analysé déposent également leur ADN sous forme d’un cheveux.

L’analysé découpe et dépose un morceau du journal local daté du jour.

L’analysé a la possibilité de déposer un objet au choix. 

Enfin, la Bulla est scellée définitivement en présence des deux acteurs. 

Ce sont donc cinq éléments qui définissent le Seuil dans le psychisme de l’analysé.

Ceci est le projet initial. 


Cependant, le cabinet Art & Psy, est lié profondément à l’art comme prisme majeur du psychisme individuel et communautaire. La dynamique de l’art en tant qu’acteur culturel et non uniquement subjectif devait également y trouver place.

Il a donc été décidé que la plastique de la Bulla soit confiée à un artiste hors des problématiques analysant-analysé. Un artiste imprégné de son propre ici et maintenant. Un artiste éprouvant la nécessité d’une dynamique liée au marché de l’art ou à son rôle sociétal.

 

2. La Bulla – Sceau et silence

La Bulla, dans la tradition historique, est une enveloppe solide à sceller, contenant une décision, une autorité, un pacte. Elle n’a de valeur que scellée.

Ouverte, elle cesse d’être active. Elle devient document.

Dans le projet Bullæ Restæ, cette logique est transposée. Chaque Bulla est un objet creux, conçu par un(e) artiste, scellée par le psychanalyste, contenant une trace réelle d’un processus analytique.


Deux Bullæ sont créées pour chaque analyse :

la première contient le contexte de la première séance,
la seconde, celui de la dernière.

Elles sont identiques plastiquement, différents dans leur contenu et scellées à des moments opposés.

3. Le protocole

À l’intérieur de chacune des deux Bullae, sont placés les éléments définis précédemment.

Le patient donne un cheveu, parfois un objet, se donne à lui-même. En retour, il reçoit la Bulla de fin d’analyse, qui contient la matérialisation ultime de ce qu’il a traversé.

La présence au monde de cette matérialisation est figurée par cinq gestes : celui de l’artiste plasticien aveugle du contenu, les deux rituels de Bullae et leur scellement, la conservation de la dernière Bulla par l’analysé. La diffusion sans contrôle par l’analysé de la première Bulla. 

4. Fonctions symboliques du couple de Bullae

Le Seuil est défini par un avant passage et un après passage. 

L’avant passage est symbolisé, cristallisé, par la première Bulla. Elle fonctionne comme un précipité de toutes les potentialités effectives de l’analysé au seuil du passage. Elle est totalement étrangère à la dynamique de l’analyse. Elle permet d’ancrer l’avant analyse, le moment précédent le passage. C’est ce dont l’analysé, le patient, est venu se dessaisir.

L’après passage est symbolisé, cristallisé par la seconde Bulla. Elle fonctionne comme un précipité de toutes les potentialités abandonnées par l’analysé tout le long du passage. Elle permet d’ancrer sa conformation au moment de la sortie du passage. Il est donc important que l’analysé, le patient, garde trace intime de cette victoire. Le devenir de cette dernière Bulla est donc du domaine de l’âme et conscience de ce dernier. 

5. Pourquoi confier la plastique des Bullae à un(e) artiste extérieur 

au cabinet Art & Psy ?

Parce que la forme ne doit pas venir du psychanalyste ou de son aire d’influence.

Elle ne doit pas être une extension de la cure. Elle ne doit rien préfigurer ou pressentir de l’analysé. 

Elle doit être tout autre en étant ancré dans un ici et maintenant.

L’artiste conçoit un contenant creux, devant être scellé, résistant au temps.

L’artiste ignore le contenu du temps d’avant le passage et du temps pendant, mais en façonne le réceptacle.

L’artiste crée deux objets semblables de forme mais différents de fond et de finalité.

L’artiste n’est pas rémunéré immédiatement. Il l’est uniquement au moment de la vente de la première Bulla en fonction du poids exact des deux œuvres créées vides, indexé sur une proportionnalité du poids de l’or à l’instant précis de la vente.

 

La valeur marchande de son œuvre est ainsi déconnectée de sa cote, de la spéculation, mais est défini par le poids réel d’un geste sans contenu.

6. Pourquoi une indexation sur l’or ?

Les Bullæ sont au-delà d’un objet, d’une œuvre matérielle, elles sont un vaisseau. Ce qui est échangé ici n’est ni la matière, ni la mise en œuvre, mais la pensée de l’artiste. Dans l’histoire classique de l’Occident, l’or est une valeur d’échange totalement en adéquation avec son époque. Il sert de garant, de référent évolutif et consensuel, d’étalon, de langage commun réel ou symbolique. Il semble logique de l’utiliser dans la dynamique présente.

7. Une archive du seuil

Bullæ Restæ n’est pas un objet d’analyse, ni même une performance dans sa définition artistique

Ce n’est ni une relique, ni une œuvre à commenter.


C’est une forme d’archive sans lecture.

Elle n’est pas une archive du savoir. 

Elle est une archive du seuil duelle, pour une part livrée aux aléas du marché de l’art ou des volontés des politiques culturelles, de l’autre part un état jalousement gardé ou confié en héritage à la sphère intime de l’analysé.

 


Bullæ Restæ, 
ce sont les restes qui 
ne s’interprètent plus.

Non pas des choses oubliées,
mais des choses restées au passage
.

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